Au cours des dernières années, un intérêt croissant s’est manifesté pour l’étude des conséquences des lésions cérébrales précoces. Les troubles visuels sont des séquelles fréquentes de naissance prématurée : ils peuvent être le résultat d’une atteinte périphérique (rétine ou nerf optique), mais peuvent aussi impliquer largement les voies visuelles à différents niveaux des structures cérébrales. Les troubles neurovisuels (causés par des atteintes ou des dysfonctionnements des voies visuelles rétrogéniculées) sont l’une des causes majeures de troubles visuels chez les prématurés. Cela découle à la fois de l’augmentation du taux de survie des enfants nés prématurés (qui sont potentiellement à risque de lésions cérébrales) et de l’amélioration de la capacité à diagnostiquer le déficit visuel, même à un âge très précoce, ce qui nous a permis de mieux cerner les situations cliniques complexes et/ou auparavant non identifiées. Les profils cliniques de troubles visuels sont très hétérogènes, selon le niveau auquel sont impliquées les voies visuelles et en raison de la neuroplasticité et des influences environnementales qui peuvent induire une réorganisation des fonctions visuelles en pleine maturation. Récemment, la recherche s’est centrée sur le déficit des capacités visuelles supérieures chez le prématuré, en lien avec les processus de traitement de la voie dorsale et de la voie ventrale. Ces troubles, désignés comme « troubles de la cognition visuelle », peuvent être associés à des troubles neurophtalmologiques ou constituer les principales expressions cliniques des troubles neurovisuels. L’existence de nombreux symptômes variés rend les dysfonctionnements visuels cognitifs difficiles à définir et à détecter, surtout quand un enfant présente des formes plus discrètes de déficience visuelle qui pourraient participer aux difficultés d’apprentissage et d’autonomie dans la vie quotidienne. Malgré cette hétérogénéité et cette variabilité, l’identification précoce d’un trouble neurovisuel est indispensable, car elle peut conduire à la mise en place de la prise en charge à un moment où le potentiel d’utilisation des processus de maturation, de plasticité et d’adaptation du système visuel est maximal. Il est évidemment essentiel que les professionnels qui entrent en contact avec ces enfants soient en mesure de reconnaître les signes d’appel.

Évaluation et prise en charge des troubles visuels de l’ancien prématuré

Fazzi, Elisa
;
Molinaro, Anna
;
Micheletti, Serena
;
Galli, Jessica
;
2016-01-01

Abstract

Au cours des dernières années, un intérêt croissant s’est manifesté pour l’étude des conséquences des lésions cérébrales précoces. Les troubles visuels sont des séquelles fréquentes de naissance prématurée : ils peuvent être le résultat d’une atteinte périphérique (rétine ou nerf optique), mais peuvent aussi impliquer largement les voies visuelles à différents niveaux des structures cérébrales. Les troubles neurovisuels (causés par des atteintes ou des dysfonctionnements des voies visuelles rétrogéniculées) sont l’une des causes majeures de troubles visuels chez les prématurés. Cela découle à la fois de l’augmentation du taux de survie des enfants nés prématurés (qui sont potentiellement à risque de lésions cérébrales) et de l’amélioration de la capacité à diagnostiquer le déficit visuel, même à un âge très précoce, ce qui nous a permis de mieux cerner les situations cliniques complexes et/ou auparavant non identifiées. Les profils cliniques de troubles visuels sont très hétérogènes, selon le niveau auquel sont impliquées les voies visuelles et en raison de la neuroplasticité et des influences environnementales qui peuvent induire une réorganisation des fonctions visuelles en pleine maturation. Récemment, la recherche s’est centrée sur le déficit des capacités visuelles supérieures chez le prématuré, en lien avec les processus de traitement de la voie dorsale et de la voie ventrale. Ces troubles, désignés comme « troubles de la cognition visuelle », peuvent être associés à des troubles neurophtalmologiques ou constituer les principales expressions cliniques des troubles neurovisuels. L’existence de nombreux symptômes variés rend les dysfonctionnements visuels cognitifs difficiles à définir et à détecter, surtout quand un enfant présente des formes plus discrètes de déficience visuelle qui pourraient participer aux difficultés d’apprentissage et d’autonomie dans la vie quotidienne. Malgré cette hétérogénéité et cette variabilité, l’identification précoce d’un trouble neurovisuel est indispensable, car elle peut conduire à la mise en place de la prise en charge à un moment où le potentiel d’utilisation des processus de maturation, de plasticité et d’adaptation du système visuel est maximal. Il est évidemment essentiel que les professionnels qui entrent en contact avec ces enfants soient en mesure de reconnaître les signes d’appel.
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